Aller au contenu

Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/514

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de l’Europe. D’ailleurs, je vaux mieux attelé au char que placé sur le siége. »

J’ai exposé jusqu’ici, en toute sincérité, les droits respectifs de Lamblardie, de Fourcroy et de Monge à un titre très-vivement, très-justement envié. J’ai laissé nettement pressentir le jugement que je croirais devoir porter sur les prétentions rivales de ces hommes éminents, ou plutôt sur celles de leurs amis. Il m’eût été difficile, en effet, de ne pas voir le vrai fondateur d’une école scientifique dans celui qui y créa l’enseignement, dans celui qui par ses leçons de tous les jours, j’allais dire de tous les instants, par son influence personnelle, par la généralité de ses connaissances, par sa dévorante activité, par l’attachement qu’il savait inspirer, plaça du premier coup les études de ses jeunes amis dans une région tellement élevée, que le titre d’ancien élève de l’École polytechnique devint immédiatement presque l’égal des titres académiques les plus enviés, et que des savants célèbres ne dédaignaient pas de s’en parer. L’excellente organisation de l’École eut certainement sa part dans le succès ; mais, à l’origine, au moment de la mise en action, pour ainsi parler, elle ne joua évidemment qu’un rôle subordonné. Cette organisation n’est-elle pas connue du monde entier ? N’a-t-on pas voulu créer sur le même modèle bien des écoles polytechniques ? Où existent-elles autrement que de nom ? Ces insuccès répétés rappellent ceux de l’agriculteur novice qui, ayant reconnu, en Europe, dans le sol de son domaine, les éléments minéralogiques et chimiques de Saint-Domingue et de Cuba, assignait d’avance l’époque où l’on verrait