Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/56

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Dans des notes manuscrites d’un professeur de Lyon (M. Bredin) avec lequel Ampère étudiait la doctrine métaphysique de l’absolu, je trouve textuellement ces paroles : Des discussions très-animées s’élevaient journellement entre nous : elles furent l’origine de la sainte et indissoluble amitié qui nom a constamment unis.

Un auteur de romans croirait aujourd’hui blesser la vraisemblance, s’il plaçait l’amitié au nombre des conséquences possibles d’une vive discussion. Il ne se permettrait de pareilles hardiesses qu’en transportant ses personnages dans le pays de la Fable.



TRAVAUX MATHÉMATIQUES D’AMPÈRE.


Un homme tel qu’Ampère met l’amour-propre de son biographe à de fréquentes épreuves. Il m’a fallu tout à l’heure reculer devant des recherches psychologiques dont l’importance et la profondeur, j’en ai fait l’aveu sincère, m’eussent certainement échappé ; et voilà que déjà je suis forcé de reconnaître qu’une analyse intelligible et en langage vulgaire des travaux de notre confrère sur les mathématiques pures est au-dessus de mes forces. Toutefois, comme dans ces travaux figurent les Mémoires qui, après la mort de Lagrange, en 1813, ouvrirent à notre ami les portes de l’Académie, ils doivent être mentionnés ici, ne fût-ce que par leurs titres.

L’esprit aventureux d’Ampère se porta toujours avec prédilection vers les questions que les efforts infructueux de vingt siècles ont réputées insolubles ; il ne se plaisait, si l’expression m’est permise, qu’entouré des précipices