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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/573

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tié de votre part ; aussi je vous chargerai de l’exécution. » Le sur lendemain, on aperçut à l’horizon une voile qu’on prit d’abord pour un bâtiment anglais ; aussitôt le branleras de combat fut exécuté, et chacun se rendit à son poste.

Bientôt on reconnut que le bâtiment n’était pas ennemi.

« Où est Monge ? » demanda le général. On le chercha pour l’avertir que tout danger avait cessé ; on trouva le savant illustre à côté de la sainte-barbe, une lanterne allumée à la main.



ARRIVÉE EN FRANCE.


Monge et Berthollet firent le voyage de Fréjus à Paris avec le général Bonaparte, et dans sa voiture. Leurs vêtements dataient de deux ans, et étaient complétement usés. Là où le général passait incognito, les hommes du peuple, quand ils voyaient descendre nos deux confrères, manquaient rarement de dire : « N’est-il pas singulier que des individus ainsi faits se soient avisés de courir la poste avec six chevaux ? » Dans les lieux où Bonaparte était reconnu, on s’étonnait de le voir en si étrange compagnie.

Il y avait loin de là, Messieurs, à l’étiquette qui, quatre ans après, régnait despotiquement à la cour impériale. Tout considéré, certains esprits trouveront peut-être plus de vraie grandeur à la première de ces deux époques.

Monge, arrivé à Paris, avait eu à peine le temps de vaincre la résistance du portier et des domestiques de sa