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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/583

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plus avoir le privilége de faire descendre les faveurs d’un grand monarque sur le mérite méconnu, sur d’honorables pauvretés. Tel fut le moment que des folliculaires choisirent pour soumettre la vie politique, scientifique et privée du fondateur de l’École polytechnique à des examens passionnés et de mauvaise foi.

Ces examens, disons mieux, ces réquisitoires étaient les signes avant-coureurs de l’orage qui allait éclater sur la tête du célèbre académicien. J’ai reconnu avec douleur qu’il en reste encore aujourd’hui des traces, et que le devoir me commande d’essayer de les effacer.

Nous avons déjà soumis les actes politiques de Monge à une discussion scrupuleuse. Je puis donc, sans autre transition, passer aux accusations dirigées contre le savant et l’homme privé.

Les ennemis implacables de notre confrère essayèrent d’abord de le dépouiller de ses titres de gloire les plus éclatants, les mieux constatés.

Ils allèrent jusqu’à nier effrontément que Monge fût le fondateur de l’École polytechnique. Vous savez ce que valait une pareille dénégation.

Je dois supposer que les folliculaires eux-mêmes n’en attendaient pas un très-grand effet, car leurs principales attaques portèrent sur le mérite réel de notre École. À les en croire, elle n’aurait joui, en France, en Europe, dans le monde, que d’une réputation usurpée. L’institution où, depuis un demi-siècle, se recrutent les armes savantes, les ponts et chaussées, les mines, les constructions navales, et même l’Institut, ne posséderait aucun des mérites qu’on s’est complu à lui attribuer. Je croirais