Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/640

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ÉLECTRICITÉ.


L’électricité a été l’objet des savants calculs de Poisson ; mais, dans le vaste ensemble de faits déjà connus de son vivant, notre confrère n’a pris qu’un cas spécial, celui de l’électricité en repos ou en équilibre. On aurait donc tort de chercher dans ses Mémoires des calculs ayant trait à ces courants électriques presque instantanés qui parcourent des fils métalliques, et à l’aide desquels un commerçant de Québec converse aujourd’hui avec son correspondant de la Nouvelle-Orléans, à travers la vaste étendue de l’Amérique septentrionale, tout aussi sûrement que s’ils étaient tous les deux enfermés dans la même chambre. Les phénomènes dont Poisson s’est occupé, quoique moins merveilleux, sont très-dignes de l’intérêt des physiciens.

Les procédés qui servent à faire passer les corps de l’état neutre à l’état de corps électrisés, les effets à l’aide desquels ce dernier état se révèle, sont trop connus pour qu’il soit nécessaire d’en donner la description. Mais nous devons nous demander quelle est la cause physique de ces changements d’état.

Deux réponses ont été faites à cette question. Suivant l’une, l’électricité est une substance aériforme, dont tous les corps de la nature sont imprégnés à des degrés différents. Parvient-on, par des moyens artificiels, à augmenter la quantité de fluide qu’un corps contient naturellement, il devient électrisé en plus. Diminue-t-on cette quantité, le corps est électrisé en moins. Le corps ne