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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/68

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sion. Ce n’était rien moins, en petit, que les fameux tourbillons qu’avait imaginés Descartes pour rendre compte du mouvement général des planètes autour du soleil. Ainsi la découverte d’Œrsted semblait devoir faire reculer les théories physiques de plus de deux siècles.

Nous l’avons déjà dit, le célèbre physicien danois avait parfaitement remarqué que les déviations d’une aiguille de boussole horizontale approchent de plus en plus de 90 degrés, à mesure que la pile dont le fil conjonctif réunit les deux pôles croît en puissance. Des piles faibles, au contraire, n’occasionnent jamais que des mouvements peu sensibles. Quel rôle joue ici cette force mystérieuse qui semble résider dans les régions arctiques du globe, attirer à elle les corps aimantés d’une certaine manière et repousser les autres ? Pour quelle part contribue-t-elle à amoindrir les déviations, quand la pile a peu de puissance ?

Ampère aperçut, du premier coup d’œil, l’importance de la question, Ampère vit qu’il ne s’agissait pas d’un raffinement d’exactitude sans portée, Ampère comprit combien la solution du problème marquerait en traits caractéristiques les forces que l’expérience d’Œrsted mettait en jeu ; mais comment s’affranchir de l’action directrice du globe, comment l’éliminer, l’intercepter ?

Je vois quelques personnes sourire de ma question, et s’écrier ensuite : Des marins ne couvrent-ils pas, avec des lambeaux de voiles ou avec des manteaux, les canons en fer voisins de leurs boussoles, toutes les fois qu’ils veulent donner de l’exactitude aux observations de relèvements ? Des écrans doivent donc fournir également le moyen de soustraire une aiguille à l’action du magné-