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MALUS.

ont reçus. Je me contenterai de dire ici que si jamais on trouve une substance qui seule, sous l’angle de la polarisation complète par voie de réflexion, réfléchisse la moitié de la lumière incidente, le rayon transmis au travers d’une seule lame sera aussi complètement polarisé au lieu de l’être partiellement. On n’aura plus besoin, pour obtenir cette polarisation complète par réfraction, de recourir à une pile de plaques de verre comme dans les expériences de Malus une seule plaque suffira.

Postérieurement aux expériences de Huygens, sur la double réfraction du cristal d’Islande et du cristal de roche, les minéralogistes reconnurent qu’il existe dans la nature un grand nombre de cristaux doués de la double réfraction ; mais, un cristal étant donné, on ne parvenait à savoir s’il devait être rangé dans la catégorie des cristaux que nous venons de citer, qu’après l’avoir taillé en prisme et essayé d’apercevoir au travers des deux faces artificielles ou naturelles terminales, la double image d’un corps très-délié, telle que la pointe d’une aiguille. En 1811, un membre de cette Académie[1] montra qu’il était possible de résoudre la question sans s’astreindre à l’épreuve, quelquefois très-difficile, du dédoublement. Il constata ainsi l’existence de le double réfraction dans les lames les plus minces de mica, lesquelles, sous aucun rapport, n’auraient pu se prêter à l’application de la première méthode.

Malus généralisa les résultats obtenus par son ami dans un Mémoire intitulé : Sur l’axe de réfraction des cristaux et des substances organisées, lu à l’Académie le 19 août 1811.

  1. M. Arago.