Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sait, ainsi que je l’ai dit précédemment, de s’assurer si, comme on l’avait annoncé, la force magnétique exercée par le globe sur une aiguille aimantée, diminuait très-rapidement avec la hauteur. Gay-Lussac réussit dans ce second voyage à compter dans un temps déterminé deux fois plus d’oscillations que dans le premier. Les résultats doivent donc offrir une plus grande exactitude.

Il trouva qu’une aiguille qui, à la surface de la terre, employait 42′.2 pour faire dix oscillations, n’exécuta le même nombre d’oscillations qu’en 42′.8 à la hauteur de 4,808 mètres au-dessus de Paris. Le résultat fut 42′.5 à 5,681 mètres, et 41′.7 à 6, 884 mètres. Ces nombres n’offrent pas une marche très-régulière ; il aurait fallu, d’ailleurs, ainsi que Gay-Lussac en fait la remarque, pour en déduire des conséquences rigoureuses, les combiner avec des mesures correspondantes de l’inclinaison qui ne purent être effectuées[1]. Comme M. Biot, d’après la discussion des nombres recueillis dans le premier voyage, notre ami tira de ses observations la conclusion que la force magnétique est constante à toutes les hauteurs accessibles. Cette conséquence était logique, à une époque où l’on ne savait pas généralement que, dans un lieu et dans des circonstances données, la durée des oscillations d’une aiguille magnétique est influencée par sa température, et que 37° d’abaissement du thermomètre doivent produire les changements les plus notables. On

  1. Gay-Lussac ne réussit à observer l’aiguille d’inclinaison qu’à la hauteur de 4,000 mètres. Il trouva là en nombre rond 30°. Ce résultat, en le supposant exactement rapporté, différerait énormément de l’inclinaison qui devait avoir lieu à terre.