Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/225

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certaine distance, paraît circulaire lors même que ses rayons y sont introduits par une ouverture triangulaire, et que pendant les éclipses de Soleil l’image se présente en forme de croissant.

Une démonstration analogue avait déjà été donnée, je crois, par Maurolycus de Sicile.

Kepler rapporte de nombreuses remarques qu’il avait faites en discutant les Tables de Vitellion sur la réfraction de la lumière passant de l’air dans l’eau. Il vit clairement que cette réfraction augmente dans un plus grand rapport que les angles d’incidence comptés à partir de la perpendiculaire ; mais il ne découvrit pas la loi expérimentale de la constance du rapport des sinus d’incidence et de réfraction, attribuée par les uns à Descartes, qui la publia le premier, et par les autres au Hollandais Snellius.

En appliquant ce qu’il avait aperçu et en s’occupant de la réfraction de l’eau, il prouva par des raisonnements ingénieux, mais passablement compliqués, comment devait s’opérer la réfraction des rayons lumineux qui passent du vide dans les régions de notre atmosphère. Il reconnut ainsi que la réfraction ne cessait qu’au zénith, et non pas à 45° de hauteur comme Tycho l’avait imaginé.

Il est remarquable que la Table empirique formée par Kepler ne diffère jamais de la réfraction véritable de plus de 9″ depuis le zénith jusqu’à 70°.

Kepler a prouvé dans son ouvrage, du moins dans les limites d’exactitude dont les observations étaient alors susceptibles, contre les opinions de Tycho et de Rothmann, que la réfraction de tous les astres à hauteur égale,