Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/25

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place Vendôme et en divers points de nos boulevards. Le public, maintenant si judicieux, si éclairé, ne confondrait pas ceux qui, dans un but de lucre, exposent journellement leur vie, avec des physiciens courant les mêmes dangers pour arracher à la nature quelques-uns de ses secrets.


LIAISON DE GAY-LUSSAC AVEC M. DE HUMBOLDT. — TRAVAIL SUR L’EUDIOMÉTRIE. — VOYAGE EN ITALIE ET EN ALLEMAGNE.


Pour peu qu’on soit au courant de l’histoire littéraire de la première moitié de ce siècle, on a entendu parler de la vive et profonde amitié que M. de Humboldt voua à Gay-Lussac, et de l’influence qu’elle exerça sur la carrière scientifique de l’habile chimiste ; mais on ne sait pas aussi bien comment elle naquit et se développa. Ceci mérite peut-être d’être raconté.

Avant de partir pour le mémorable voyage qui nous a fait connaître l’Amérique sous tant de rapports divers, M. de Humboldt s’y était préparé par des études assidues. L’une de ses recherches eut pour objet les moyens eudiométriques dont on faisait usage pour déterminer les principes constituants de l’air ; ce travail, exécuté à la hâte et par des procédés imparfaits, était quelque peu inexact ; Gay-Lussac s’en aperçut et releva l’erreur avec une vivacité que j’oserais blâmer si la jeunesse de l’auteur ne l’eût pas rendu excusable.

Je n’ai pas besoin de dire que Berthollet reçut M. de Humboldt à son retour avec la franche cordialité et la politesse de bon ton qui caractérisaient l’illustre chimiste, et dont le souvenir est gravé en traits ineffaçables dans