Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/301

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des animaux et des végétaux semblables à ceux que nous voyons sur la Terre, Galilée s’est toujours tenu et pour cause sur la plus grande réserve. Ainsi, dans une lettre au prince Cesi, datée du 25 janvier 1613, il dit « Si l’on me pose la question, je ne répondrai ni oui, ni non. »

Galilée rapporte dans une lettre sur la lumière cendrée, écrite au prince Léopold en mars 1640, qu’il avait vu la Lune disparaître complétement pendant une éclipse. Il invoquait déjà cette observation pour prouver, contre l’opinion de Liceti, que la Lune n’a pas de lumière propre.

L’explication que Galilée donna de la lumière cendrée fut combattue par Liceti et d’autres, après la découverte de ce qu’on appelle le phosphore de Bologne, c’est-à-dire de cette substance minérale (sulfate de baryte) qui, ayant été exposée à la lumière, brille longtemps dans l’obscurité ; on prétendit attribuer à un phénomène analogue cette lueur secondaire, qui nous fait voir la portion de la Lune non éclairée par le Soleil. Galilée réfuta longuement cette théorie, et surtout celle de Liceti, dans une lettre au prince Léopold que Venturi nous a conservée.

Le cardinal del Monte, après le séjour de Galilée à Rome, écrivait au grand-duc, le 31 mai 1611, que les découvertes de Galilée avaient été appréciées et admirées des plus savants de cette capitale. « Si nous étions dans l’ancienne république romaine, ajoutait le cardinal, j’ai la certitude qu’on lui aurait élevé une statue au Campidoglio (Capitole) pour honorer ses travaux. »

Le cardinal del Monte ne figurait pas parmi les juges de Galilée.