Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/316

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planètes, et d’autres tourbillons de moindre dimension tournant autour des planètes et entraînant leurs satellites. Au premier aspect, une pareille idée a de la grandeur, et il n’est pas étonnant que des hommes supérieurs tels que Fontenelle, Leibnitz, Huygens, Bernoulli, Mairan, etc., l’aient adoptée en partie. En voyant des savants de ce mérite admettre, momentanément du moins, le système de Descartes, Maclaurin aurait dû, je crois, s’abstenir de le qualifier de rapsodie.

Au reste, la véritable pierre de touche d’une conception théorique, est sa comparaison avec les observations ; or, au moment où Descartes publia son célèbre système, les faits astronomiques étaient devenus très-nombreux et très-nets sous l’œil investigateur de Kepler. Eh bien, aucun de ces faits ne se rattachait à la théorie nouvelle.

Qui ne comprend, par exemple, que dans l’idée primitive des tourbillons, les planètes devaient se mouvoir circulairement autour du Soleil. Il est vrai que pour répondre à cette difficulté, on supposera que le tourbillon de notre Soleil pouvait être influencé par d’autres tourbillons de manière à devenir elliptique. Mais qui ne voit qu’alors les périgées et les apogées de toutes les planètes seraient situés sur une même ligne droite, ce qui est démenti par les observations.

Comment expliquer d’ailleurs, dans le système de Descartes, les mouvements des comètes, ces corps, éminemment entraînables à cause de leur peu de densité, traversant l’espace dans toutes sortes de directions ?

Que serait, dans le même système, le phénomène de la précession des équinoxes ? On n’a pas même essayé de