Lalande a dit de lui e qu’il avait fait à lui seul, pendant la durée de sa vie, plus d’observations et de calculs que tous les astronomes ses contemporains réunis. » L’éloge n’a pas paru exagéré.
Delambre, qui, par la nature de ses recherches, passa une partie de sa vie en commerce habituel avec les manuscrits du célèbre astronome, s’exprime ainsi :
« Lacaille est le calculateur le plus courageux et l’observateur le plus zélé, le plus actif, le plus assidu qui ait jamais existé. »
Delambre, dit aussi « que jamais personne ne fut moins disposé que lui à s’attribuer le travail d’un autre. »
Un tel éloge eût été bien venu dans tous les temps ; à notre époque il est d’un prix inestimable, mais je crains que beaucoup d’autres ne le considèrent comme une personnalité.
Nous ajouterons à l’esquisse que nous avons faite du portrait de Lacaille quelques traits empruntés à l’éloge plein de sensibilité que Bailly consacra à son maître. Le panégyriste nous apprend que le célèbre astronome proclamait la vérité à toute occasion et sans s’inquiéter de ceux qu’elle pouvait blesser. « Il ne consentait pas, dit-il, à mettre le vice à son aise. Si tous les hommes de bien, déployaient ainsi leur indignation, les méchants, mieux connus et démasqués, ne pourraient plus nuire, et la vertu serait plus respectée. »
Pour qu’on ne se méprenne pas sur le caractère du grand astronome, plaçons à côté de ses principes de morale spartiate ce passage qu’on ne sera pas fâché de trouver ici textuellement :