Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/392

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publics. Au centre du monde le plus fashionable de l’Angleterre, Herschel ne pouvait guère refuser les nombreux élèves qui voulaient s’instruire à son école. On conçoit à peine qu’au milieu de tant d’occupations, de tant de distractions de toute nature, Herschel soit parvenu à continuer les études qui déjà, dans la ville d’Halifax , avaient exigé de sa part une volonté, une constance, une force d’intelligence peu communes. On l’a déjà vu, c’est par la musique qu’Herschel arriva aux mathématiques: les mathématiques à leur tour le conduisirent à l’optique, source première et féconde de sa grande illustration. L’heure sonna, enfin, où ses connaissances théoriques devaient guider le jeune musicien dans des travaux d’application complétement en dehors de ses habitudes, et dont l’éclatant succès, dont l’excessive hardiesse exciteront un juste étonnement.

Un télescope, un simple télescope de deux pieds anglais de long, tombe dans les mains d’Herschel pendant son séjour à Bath. Cet instrument, tout imparfait qu’il est, lui montre dans le ciel une multitude d’étoiles que l’œil nu n’y découvre pas; lui fait voir quelques-uns des astres anciens sous leurs véritables dimensions; lui révèle des formes que les plus riches imaginations de l’antiquité n’avaient pas même soupçonnées. Herschel est transporté d’enthousiasme. Il aura sans retard un instrument pareil, mais de plus grande dimension. La réponse de Londres se fait attendre quelques jours : ces quelques jours sont des siècles. Quand la réponse arrive, le prix que l’opticien demande se trouve fort au-dessus des ressources pécuniaires d’un simple organiste. Pour tout autre c’eût