Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/437

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risés par Newton, des rayons invisibles, moins réfrangibles encore que le rouge, et dont le pouvoir échauffant est très-considérable. Un monde de découvertes est venu se grouper autour de ce premier fait.

La chaleur obscure émanant des objets terrestres plus ou moins échauffés, devint aussi l’objet des investigations d’Herschel. Son travail contenait les germes d’un bon nombre de très-belles expériences qui ont été faites de nos jours.

En plaçant successivement les mêmes corps dans toutes les parties du spectre solaire, Herschel détermina les facultés éclairantes des divers rayons prismatiques. Le résultat général de ces expériences peut être énoncé ainsi :

La faculté illuminante des rayons rouges n’est pas très-grande ; celle des rayons orangés la surpasse, et est surpassée à son tour par la faculté des rayons jaunes. Le maximum d’éclairement est entre le jaune le plus vif et le vert le plus pâle. Le jaune et le vert jouissent de ces propriétés au même degré. Une semblable assimilation peut être établie entre le bleu et le rouge. Enfin, le pouvoir éclairant de l’indigo et surtout du violet sont très-faibles.

Les Mémoires d’Herschel sur les anneaux colorés de Newton renferment une multitude d’expériences exactes, qui, toutefois, ont peu contribué à faire progresser la théorie de ces curieux phénomènes. J’apprends de bonne source que le grand astronome en portait le même jugement. C’était, disait-il, la seule fois qu’il dût regretter d’avoir, suivant sa constante méthode, publié des travaux au fur et à mesure de leur exécution.