Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/462

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condition, cependant, parait indispensable : c’est que les noms soient constamment choisis suivant des règles invariables, et abstraction faite de tout amour. propre, de tout préjugé national. S’est-on jusqu’ici conformé à ces principes d’une stricte justice ? Le lecteur va en juger.

On connaît aujourd’hui trois comètes périodiques la comète de 76 ans ; la comète de 3 ans 3/10es ; et celle de 6 ans 3/4. La première porte le nom de Halley la seconde le nom de Encke ; la troisième celui de Biela. Ces trois désignations n’émanent pas évidemment de la même règle.

Pour chaque comète périodique, il y a lieu, dès l’origine, à distinguer l’astronome qui l’aperçoit le premier ; l’astronome qui, le premier aussi, reconnaît, à l’aide des éléments paraboliques, qu’elle s’était précédemment montrée celui enfin qui, passant aux éléments elliptiques, calcule exactement la durée de la révolution. Chacun, suivant le cours de ses idées, peut donner la préférence au calcul ou à l’observation ; mais le choix une fois fait, il serait injuste de ne pas s’y tenir. Eh bien, laissant Halley de côté, comme hors ligne, puisqu’il a été le premier qui se soit occupé des comètes périodiques, voyons à quel titre la comète découverte par Pons, le 26 novembre 1818, a pris généralement le nom de Encke ? C’est incontestablement par la raison que le célèbre astronome de Berlin en a calculé le premier les éléments elliptiques ; c’est que ce calcul a paru plus important, plus difficile, plus digne de reconnaissance que la découverte de l’astre mais si tout cela est vrai pour la comète de 1818, on ne saurait le dire faux quand il