Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/466

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changer de mains, et la France lettrée n’eût pas été privée de la satisfaction qu’elle trouve à énumérer ses richesses astronomiques dans la langue nationale.

« La reproduction prochaine des Œuvres de Laplace reposait sur une garantie non moins assurée. Cédant à la fois à un sentiment filial, à un noble mouvement patriotique, à l’enthousiasme éclairé que les plus sérieuses études lui ont inspiré pour de brillantes découvertes, M. le général de Laplace s’était depuis longtemps préparé à devenir l’éditeur des sept volumes qui doivent immortaliser son père.

« Il est des gloires trop élevées, trop splendides, pour qu’elles puissent rester dans le domaine des choses privées. Aux gouvernements revient le soin de les préserver de l’indifférence ou de l’oubli ; de les offrir sans cesse aux regards, de les épancher par mille canaux, de les faire concourir, enfin, au bien général.

« Sans aucun doute, le ministre de l’instruction publique était pénétré de ces idées, lorsqu’à l’occasion d’une édition, devenue nécessaire, des Œuvres de Laplace, il vous a demandé de substituer la grande famille française à la famille personnelle de l’illustre géomètre. Nous donnons notre adhésion pleine et entière à cette proposition ; elle émane d’un sentiment national qui ne trouvera pas de contradicteurs dans cette enceinte. »

En réalité, la Chambre des députés n’avait à examiner et à résoudre que cette seule question : « Les ouvrages de Laplace ont-ils un mérite tellement transcendant, tellement exceptionnel, que leur réimpression dût être l’objet d’une délibération de grands pouvoirs de l’État ? » On a