Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/47

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nait par la pile qu’en très-petite quantité, purent être produits en grande abondance, et devinrent ainsi un instrument usuel d’analyse chimique.

On devine facilement que nos deux célèbres compatriotes ne laissèrent pas inactifs dans leurs mains les moyens d’investigation qu’ils venaient de préparer si heureusement. Ils mirent le potassium et le sodium en contact avec presque toutes les substances chimiques connues, et remarquèrent, dans ces expériences, les réactions les plus fécondes en conséquences théoriques. Nous nous contenterons de citer ici la décomposition de l’acide autrefois nommé boracique, la découverte de son radical que les auteurs appelèrent le bore. Nous devons mettre aussi à un rang très-élevé dans leurs recherches, les expériences aussi difficiles que variées à l’aide desquelles ils déterminèrent les actions exercées par les deux nouveaux métaux sur l’ammoniaque, les résultats de leur travail sur l’acide fluorique, aujourd’hui appelé fluorhydrique, et la découverte du gaz nouveau qu’ils nommèrent fluoborique. Par l’enchaînement de leurs recherches, les deux illustres chimistes furent amenés à tenter l’analyse du corps qu’on appelait alors acide muriatique oxygéné ; ils firent connaître les résultats de leurs nombreuses expériences le 27 février 1809. Leur communication se terminait par cette phrase que je transcris textuellement : « D’après les faits qui sont rapportés dans ce Mémoire, on pourrait supposer que ce gaz (le gaz acide muriatique oxygéné) est un corps simple. Les phénomènes qu’il présente s’expliquent assez bien dans cette hypothèse ; nous ne cherchons point cependant à la défendre, parce qu’il