Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/508

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mathématiques, simples, universels, des forces qui président aux mouvements de tous les astres dont se compose notre système solaire.

Les vifs applaudissements du monde savant n’empêchèrent pas l’immortel auteur des Principes mathématiques de la Philosophie naturelle, d’entendre quelques voix isolées prononcer, à l’occasion de l’attraction universelle, les mots de qualités occultes. Ce mot fit sortir Newton et ses disciples les plus dévoués, les plus enthousiastes, de la réserve qu’ils croyaient devoir s’imposer. Alors on relégua dans la classe des ignorants ceux qui ont considéré l’attraction comme une propriété essentielle de la matière, comme l’indice mystérieux d’une sorte de charme ; qui ont supposé que deux corps peuvent agir l’un sur l’autre sans l’intermédiaire d’un troisième corps : alors, cette puissance devint en chaque lieu, soit la résultante de l’effort que fait un certain fluide (l’éther) pour se porter des régions libres de l’espace ou sa densité est au maximum, vers les corps planétaires autour desquels il existe dans un plus grand état de raréfaction, soit la conséquence de l’impulsion d’un milieu fluide quelconque.

Newton ne s’est jamais expliqué catégoriquement sur la manière dont pourrait naître une impulsion, cause physique de la puissance attractive de la matière, du moins dans notre système solaire. Mais nous avons aujourd’hui de fortes raisons de supposer qu’en écrivant le mot impulsion, le grand géomètre songeait aux idées systématiques de Varignon et de Fatio de Duillier, retrouvées plus tard et perfectionnées par Lesage : ces idées,