Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/522

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de la Mécanique céleste, le général Bonaparte écrivait à Laplace : « Les premiers six mois dont je pourrai disposer, seront employés à lire votre bel ouvrage. » Il nous a paru que ces mots, les premiers six mois, enlèvent à la phrase le caractère d’un remercîment banal, et qu’ils renferment une juste appréciation de l’importance et de la difficulté de la matière.

Le 5 frimaire an xi, la lecture de quelques chapitres du volume que Laplace lui avait dédié, était pour le général « une occasion nouvelle de s’affliger que la force des circonstances l’eût dirigé dans une carrière qui l’éloignait de celle des sciences. »

« Au moins, ajoutait-il, je désire vivement que les générations futures, en lisant la Mécanique céleste, n’oublient pas l’estime et l’amitié que j’ai portées à son auteur. »

Le 17 prairial an xiii, le général, devenu empereur, écrivait de Milan : « La Mécanique céleste me semble appelée à donner un nouvel éclat au siècle où nous vivons. »

Enfin, le 12 août 1812, Napoléon, à qui le Traité du calcul des Probabilités venait d’arriver, écrivait de Witepsk la lettre que nous transcrivons textuellement :

« Il fut un temps où j’aurais lu avec intérêt votre Traité du calcul des Probabilités. Aujourd’hui je dois me borner à vous témoigner la satisfaction que j’éprouve, toutes les fois que je vous vois donner de nouveaux ouvrages qui perfectionnent et étendent la première des sciences et contribuent à l’illustration de la nation. L’avancement, le perfectionnement des mathématiques sont liés à la prospérité de l’État. »