Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/80

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

valle de plus de cinquante ans, avait déjà subi bien des transformations.

Cette Commission, dans son entraînement, n’a-t-elle pas dépassé le but ? Les changements radicaux qu’elle préconise, et dont plusieurs ont déjà été rejetés comme inapplicables, sont-ils tous conformes à l’intérêt public ? Telle est, sans déguisement aucun, la question que j’ai à examiner, et que les opinions bien connues de Gay-Lussac m’aideront à résoudre.

Peut-être aura-t-on la bonté de remarquer que, professeur à l’École pendant près d’un quart de siècle, et ayant été amené par des circonstances de force majeure à y faire quatre ou cinq cours différents, je pouvais me croire autorisé à émettre une opinion sur le régime intérieur de l’établissement et sur les programmes.

C’est à l’École polytechnique, ou j’étais élève en 1803, que je suis redevable, suivant toute apparence, de l’honneur de porter la parole aujourd’hui devant vous ; le sentiment de reconnaissance que ce souvenir m’inspire serait suffisant pour me faire pardonner quelques erreurs d’appréciation, s’il était vrai que j’en eusse commis.

L’École polytechnique, successivement améliorée sous les inspirations des Lagrange, des Laplace, des Monge, des Berthollet, des Legendre, était aux yeux de Gay-Lussac, sous le point de vue de l’instruction, une des institutions les plus parfaites que les hommes eussent jamais créées. Sa conviction était si entière à ce sujet, qu’il ne voyait pas sans un très-vif regret que les jeunes gens destinés aux services publics profitassent seuls d’un cours d’étude si profond, si complet, si bien ordonné. Il aurait volon-