Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/96

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venus à donner une solidité qui défie les efforts des tempêtes les plus furieuses de la Manche.

Pour peu qu’on soit initié aux difficultés que présente inévitablement l’exécution des chemins de fer, surtout lorsque ces chemins, d’une très-grande étendue, traversent des pays montueux, tels que la Bourgogne, on doit se faire une idée des connaissances pratiques dont ont dû faire preuve ceux qui ont réussi dans de semblables entreprises. M. Jullien (1821), ingénieur en chef du chemin de fer de Paris à Lyon, ne s’est-il pas montré toujours très-digne de la confiance du gouvernement et de celle des compagnies, bien que, pendant son séjour à l’École polytechnique, il fût, au point de vue de la théorie, un des élèves les plus distingués de sa promotion ?

Le port d’Anvers, les trois routes du Simplon, du Mont-Cenis et de la Corniche, qui m’auraient amené à consigner ici les noms des ingénieurs Coïc (1778), Baduel (1797), Polonceau (1796) ; divers travaux exécutés en Égypte par MM. Mougel (1828) et Cerisy (1807) ; le canal qui réunit les parties inférieure et supérieure de la Néva, de M. Bazaine (1803), me fourniraient des preuves authentiques et nombreuses de l’habileté pratique des élèves de l’ancienne École polytechnique ; mais je dois, pour le moment, ne puiser mes exemples que dans les limites de la France actuelle. Le même motif m’empêchera, à mon très-grand regret, de citer en détail les travaux remarquables exécutés en Suisse, surtout dans le canton de Genève, sous la direction de notre ancien camarade le général Dufour (1807), si célèbre par sa campagne contre le Sonderbund.