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MACHINES À VAPEUR.

J.-B. Porta, plus ancien que Salomon de Caus. Si le fait est vrai, le nom de Salomon de Caus, que je substituais à celui de Worcester, devra sans aucun doute être remplacé à son tour par le nom de Porta. Aussi, je vais sur-le-champ vérifier l’assertion de M. Ainger, sans même faire remarquer combien il est bizarre que le nom du savant napolitain n’ait jamais été prononcé tant que Worcester jouissait, sans contestation, du titre d’inventeur, et qu’on s’en soit ressouvenu à point nommé, dès qu’il a semblé pouvoir nuire aux droits d’un auteur français.

La machine du physicien napolitain se trouve dit M. Ainger, « dans une traduction de l’ouvrage d’Héron d’Alexandrie, qui fut publiée en italien, par J.-B. Porta, en 1606. » Il ajoute plus loin : « Les lecteurs qui désireront vérifier les faits donnés ici, pourront consulter les différentes éditions des Spiritalia d’Héron, et spécialement la traduction qu’en a donnée Porta, en 1606, et intitulée : I tre libri Spiritalia. Un exemplaire de cet ouvrage existe au British Museum. »

Lorsque l’écrit du Quarterly-Journal me parvint, j’avais parcouru diverses éditions de l’ouvrage d’Héron ; je ne connaissais pas celle de Porta que cite M. Ainger. Je me suis un moment reproché cette négligence ; mais, vérification faite avec le secours de nos plus célèbres bibliographes, il s’est trouvé que l’ouvrage en question n’existe pas ; qu’il n’y a, enfin, aucune traduction d’Héron faite par Porta. Cet auteur, il est vrai, a publié un ouvrage en latin intitulé, comme celui du mécanicien grec (Pneumaticorum libri tres, Naples, 1601 in-4o), mais il n’est