Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/114

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tance ordinaire, peut donner de parties d’un air plus subtil. »

Rappelons maintenant la manière dont M. Ainger annonce ce passage :

« Une traduction, dit-il, de l’ouvrage d’Héron fut publiée en italien par J.-B. Porta, en 1606. Porta répète l’invention d’Héron, et ajoute la suivante comme lui appartenant. Dans la figure destinée à en faciliter l’intelligence, on voit le fourneau pour chauffer l’eau. »

La vérité est que Porta ne parle point de la machine d’Héron, qu’il n’a eu, en aucune manière, l’intention de la perfectionner ; qu’il ne songeait pas môme à faire une machine que son but, son but unique, était de déterminer expérimentalement et par un moyen dont il est inutile de signaler ici tous les défauts, les volumes relatifs d’une quantité donnée d’eau et de la vapeur en laquelle la chaleur la transforme. Porta songeait si peu à donner son appareil comme propre à élever de l’eau, qu’il dit en termes formels que le tuyau de dégorgement passe à une petite distance de la surface du couvercle de la petite boîte. Ainsi, je n’ai aucun désir de le nier, Porta n’ignorait pas que la vapeur d’eau peut presser un liquide à la manière de l’air ; mais rien, rien absolument, ne prouve qu’il eût quelque idée de la grande force que cette vapeur est susceptible d’acquérir, et de la possibilité de l’employer comme moteur efficace. Si cette notion spéciale ne lui avait pas manqué, Porta, le plus enthousiaste faiseur de projets dont l’histoire des sciences fasse mention, n’aurait certainement pas négligé d’en parler. Au surplus, tout ce que Porta avait vu dans son expérience aurait été