Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/138

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
130
EXPLOSIONS DES MACHINES

par une flexion subite de leurs parois, qui s’opère de dehors en dedans. Les villes de Lyon et de Saint-Étienne ont été naguère le théâtre de plusieurs accidents de ce genre, contre lesquels il importe de se prémunir, ne fût-ce que pour ne pas voir des ateliers considérables réduits tout à coup à une complète inaction.

Les petits cylindres des chaudières à foyer intérieur, s’écrasent aussi de temps en temps. Leurs parois ne pouvant pas, dans certaines circonstances, résister à la pression de la vapeur contenue dans l’espace annulaire, cèdent et s’aplatissent tout à coup. Or, comme ce mouvement ne saurait avoir lieu sans que le métal se déchire quelque part, l’eau bouillante se répand par torrents dans les ateliers environnants et produit souvent de grands malheurs. M. John Taylor, membre de la Société royale de Londres, me fournira un exemple de ce genre d’accidents.

Dans le Flintshire, aux Mold-Mines, il y a une immense machine à feu, alimentée par trois chaudières à foyer intérieur. Un jour, la machine était arrêtée depuis cinq minutes ; le contre-maître avait déjà levé les portes des foyers des trois chaudières et fermé les registres des cheminées de deux ; il s’occupait à faire la même opération sur la troisième cheminée ; mais à peine la plaque métallique fut-elle en place, qu’il vit une bouffée de flamme s’élancer du foyer vers l’atelier, et une explosion suivit immédiatement. Deux ouvriers, qui se trouvaient malheureusement placés dans la direction suivant laquelle s’élança l’eau bouillante, périrent sur-le-champ.

Un examen attentif de la chaudière montra que le