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À VAPEUR.

haute température et peu de ressort, mais qu’il n’arrive jamais, au contraire, qu’une grande élasticité ne soit pas accompagnée d’une forte température.

On a vu que Dulong et moi nous avons déterminé expérimentalement (chap. II, p. 118) par quelles températures minima la vapeur peut acquérir des tensions d’une, de deux, de trois, de dix, etc., atmosphères. À l’aide de ces résultats, on saura que la température de la vapeur ne devra jamais s’élever au delà de tel degré du thermomètre, lorsqu’on aura décidé de ne pas dépasser telle ou telle autre tension. Si l’on applique donc sur une ouverture de la chaudière, une plaque formée avec un alliage de plomb, d’étain et de bismuth, dont les proportions aient été tellement choisies qu’il se fonde à la température limite déterminée d’avance, il semble impossible que cette température soit jamais dépassée, puisque aussitôt qu’on y arrive la plaque doit couler et donner passage à la vapeur.

En France, une ordonnance royale exige que toute chaudière soit munie de deux plaques fusibles de grandeurs inégales. Le point de fusibilité de la plus petite est de 10° supérieur à la température de la vapeur saturée ayant une élasticité égale à celle dont la vapeur motrice doit cire douée dans le travail ordinaire. La seconde plaque se fond 10° plus haut que la première.

Quoiqu’on puisse citer divers cas dans lesquels les plaques fusibles ont probablement empêché des explosions et prévenu de grands malheurs, la plupart des constructeurs les emploient à regret, et préféreraient de beaucoup les soupapes ordinaires, dont au reste leurs machines