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CONSTRUCTION DES MACHINES

Après une enquête sérieuse, j’ai trouvé que la compagnie d’Anzin pouvait faire 10 machines par an ; que la compagnie du Creuzot pourrait en faire 24 dans le même temps ; que Stehelin s’engagerait à en fabriquer 24 ; M. André Kœchlin, de Mulhouse, 24 ; M. Cavé, de Paris, 24 ; la compagnie de Saint-Étienne à Lyon, 12 ; M. Cazalis, de Saint-Quentin, 10 ; M. Pauwels, 18 ; l’atelier de la Ciotat, sous la direction de M. Stephenson, 10.

Messieurs, la classe des mécaniciens, que concerne plus particulièrement ma proposition, doit exciter au plus haut degré l’intérêt de la Chambre.

Une de vos commissions a maintenant dans ses mains des pétitions qui devaient conduire, comme conséquence nécessaire, à l’amendement que j’ai l’honneur de soumettre à votre bienveillance et à vos lumières. Ces pétitions sont signées par plus de 1,000 ouvriers de Rouen, par 1,500 ouvriers de Paris, par 500 ouvriers du Havre et par 800 ouvriers d’Arras. Ces braves gens n’ont pas d’ouvrage ; ce sont cependant des hommes d’élite, des hommes d’une intelligence très-remarquable, très-développée. Ces hommes, vous les trouverez toute la journée travaillant avec ardeur, avec courage, avec habileté le soir ils suivent des cours publics.

Je parferai, au besoin, de leur moralité. M. Pauwels vous dira que naguère il fut obligé, comme tant d’autres chefs de nos ateliers, de renvoyer la moitié de ses 400 ouvriers. « Je garderai leur dit-il les plus habiles et les plus anciens. Le lendemain il reçut une lettre que tous les ouvriers, que tous les 400, sans exception, avaient souscrite. Ces ouvriers demandaient que personne ne fût