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LES CHEMINS DE FER.

directeur général des ponts et chaussées a donnés au chemin de la rive droite, et les critiques qui pourront être faites de ce projet, je conçois qu’elle doit chercher un moyen indirect de trancher la question. Ce moyen, j’ai cru t’avoir trouvé ; il consisterait à mettre les deux chemins en adjudication le même jour et à donner la préférence à celui qui porterait le voyageur de Paris à Versailles à meilleur marché. Demandez au public parisien si cette solution ne serait pas celle qu’il préférerait.

Pourquoi vous opposer, m’a-t-on dit, à l’exécution simultanée des deux chemins ? Je m’y oppose, parce que j’ai la conviction profonde que ce nouveau mode de communication n’apportera pas dans les habitudes de la population autant de changement qu’on le suppose parce que, à mon avis, il n’y aura pas un nombre aussi grand de voyageurs qu’on l’espère.

Malgré mon désir d’être court, je vous demanderai encore la permission de dire sur quels chiffres repose ma conviction.

Dans le rapport de la commission, on a porta le nombre des voyages (remarquez que je ne dis pas des voyageurs) qui se font entre Paris et Versailles, à 1 million. Pour moi, j’en demande pardon aux membres de la commission et à M. le rapporteur, je suis persuadé que cette évaluation est un peu trop forte. D’après les documents que j’ai recueillis, ce nombre, terme moyen, ne doit pas surpasser 800,000. Il est possible qu’il se soit élevé quelquefois à 1 million, mais généralement il faut compter sur 800,000. Prenons maintenant pour le taux moyen des