Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/282

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
274
LES CHEMINS DE FER.

der à offrir à l’agiotage, à cette plaie de notre époque des éléments nouveaux qui lui donneraient la plus déplorable activité et la plus effrayante extension. »

Quant ceux qui pourraient penser que l’État est impuissant pour se lancer dans d’aussi colossales entreprises, M. le ministre leur recommande «de jeter un regard sur la France et de voir si tous les grands travaux, si tous ceux qui exigeaient de grands efforts, de grands capitaux, n’ont pas été exécutés par l’administration publique. »

La question, si délicate, de l’exploitation des chemins de fer, ne pouvait être oubliée par M. le ministre du commerce ajoutons de suite qu’il ne la tranche pas.

On voit bien que le gouvernement serait fort disposé à exploiter par lui-même, mais il n*ose pas l’annoncer positivement. Le mode provisoire d’exploitation des sections successives d’une grande ligne serait réglé par ordonnance royale. Quant à la ligne tout entière, on ferait des essais, des tâtonnements, avant d’adopter un parti définitif ; une loi spéciale le sanctionnerait.

Vous le voyez, Messieurs, les arguments que le gouvernement produit à l’appui du projet de toi, ne sont pas moins remarquables par leur variété que par leur nombre. Tour à tour il invoque des considérations stratégiques, politiques, commerciales, économiques, industrielles, techniques. Chacune d’elles, prise isolément, lui parait décisive ; réunies, ne doivent-elles pas entraîner un assentiment général ?

Une seule remarque, Messieurs, et le système développé avec tant de soin dans l’exposé des motifs de M. le ministre du commerce, perdra une notable partie de son