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LES CHEMINS DE FER.

fois construits, il faudrait inévitablement les affemner ; mais qui ne voit que le tarif serait la clause principale du contrat ? On ne traiterait, dit-on, que pour un certain nombre d’années. Voilà déjà une concession bien large, si on la rapproche des espérances qu’on avait d’abord embrassées. L’exploitation ne serait jamais concédée que pour un terme assez court ! Et qui peut assurer que pour un terme assez court on trouverait jamais une compagnie qui consentit a faire exécuter à ses frais le matériel immense qu’exigerait l’exploitation de la ligne de Paris a Marseille, ou même seulement l’exploitation de. la ligne de Paris à Strasbourg ? Vous le voyez, quand on ne reste pas dans la réalité des choses, les contradictions, les obstacles surgissent à chaque pas.

L’exposé des motifs prévoit le cas où il faudrait se mettre d’accord avec la Belgique relativement au tarif des chemins de fer, et c’est pour être toujours en mesure de négocier, que le gouvernement désire rester mattre absolu de la ligne du Nord.

La fixation des tarifs en ce qui concerne le territoire de la France est, ce nous semble, une affaire d’administration intérieure dans laquelle les puissances voisines ne doivent jamais avoir à s’immiscer. Nous ne croyons pas, en effet, que le gouvernement belge ait eu même la pensée de nous consulter quand il a réglé ses prix pour les chemins de Bruxelles à Anvers, Il Gand ou à Liège. En tout cas, si nous sommes dans l’erreur, si la fixation réciproque des tarifs entre deux pays voisins a toute l’importance que M. le ministre du commerce lui attribue aujourd’hui, hâtons-nous de déchirer le traité qu’il nous