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LES CHEMINS DE FER.

les travaux des compagnies, mais d’examiner si dans le système du projet de loi, les fonds de l’État seraient dépensés avec toute l’intelligence, avec toute l’utilité possible.

La commission a appris, de la bouche même de MM. les ministres, que des compagnies se présentent pour exécuter à leurs frais, sans aucune subvention, les lignes de chemins de fer que le projet de loi signale comme les plus urgentes. Ces compagnies semblent sérieuses. Tout concourt à prouver qu’elles réussiront, ou même qu’elles ont déjà réussi à réunir de très-grands capitaux. Les inconvénients attachés aux travaux dirigés par l’intérêt privé, n’ont pas paru avoir toute la gravité qu’on leur attribue. D’une autre part, les avantages résultant des travaux exécutés par l’État, sont sujets à bien des éventualités. Les exigences, enfin, de notre position financière, ne permettraient, pendant plusieurs années, d’affecter aux chemins de fer que des sommes très-limitées. Dans cet état de choses, la commission a pensé qu’il fallait se hâter de recourir aux compagnies, et elle se voit forcée de vous proposer le rejet du projet de loi.

Ce rejet pur et simple était malheureusement, d’après la forme du projet, et d’après tous les usages de la Chambre, la seule voie qui fut ouverte à la commission pour vous faire connaître l’opinion qu’elle s’est formée sur la nécessité d’appeler aujourd’hui les compagnies à l’exécution des grandes lignes de chemin de fer. Elle n’a trouvé, à regret, aucun moyen de saisir directement la Chambre d’uno proposition qui eût concerné telle ou telle compagnie, telle ou telle des lignes projetées. le gouvernement s’empressera sans doute d’user de son ini-