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LES CHEMINS DE FER.

Je dis que cette manière de distribuer, entendez-vous, de distribuer le travail, est conforme à la raison : il n’y a pas un millimètre de chemin de fer de moins par année, dans le système que nous vous proposons, que dans le système présenté par le gouvernement ; mais notre combinaison avait un avantage incontestable. L’art des chemins de fer étant encore dans l’enfance, un inter. valle de trois années doit faire surgir quelques découvertes, quelques améliorations ; dans un nouvel intervalle de trois années, d’autres perfectionnements viennent s’ajouter aux précédents, et ainsi de suite. Il résultait du mode de travail que nous vous proposions de substituer à celui que le gouvernement vous a présenté, cet avantage : à que le premier chemin de fer étant achevé, vous étiez en mesure, lorsque vous commenciez le second, de profiter de toutes les améliorations que l’art et la science auraient obtenues dans l’intervalle des trois premières années ; que, quand vous commenciez le troisième chemin, vous aviez six années d’expériences, d’études, de recherches, qui vous servaient à l’exécuter ; qu’enfin, lorsque vous arriviez au quatrième, vous aviez neuf années d’excellents résultats que vous pouviez mettre à profit.

Comment est-il possible qu’une idée aussi claire, que nous avons développée dans notre rapport avec toute la netteté possible, ait été transformée en une proposition d’un temps d’arrêt dans l’exécution des chemins de fer ! Nous avons dit qu’il fallait les exécuter sur-le-champ, le plus promptement possible, puisque c’est un moyen de locomotion supérieur aux autres moyens connus ; mai