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LES CHEMINS DE FER.

se dérangent en route, on est obligé de les réparer sur place. Eh bien, ces réparations sur place ont coûté une somme de 233,000 francs. Enfin, les rails ont exigé une dépense de 338,000 francs, dans l’intervalle de ce même semestre.

Messieurs, il nous a semblé qu’il était nécessaire, lorsque nous avions l’honneur de parler devant la Chambre des députés de France, lorsque nous étions l’organe d’une commission choisie par elle, de ne pas nous laisser entraîner des jeux d’imagination à des mouvements d’enthousiasme. Nous nous sommes fait un devoir d’aller au fond de la question. Sans doute il y a des chances de réussite très-grandes, nous les avons reconnues, et nous nous sommes empressés de les proclamer ; mais dans le moment où nous engagions la Chambre de s’adresser à l’industrie particulière, il était de notre devoir de ne pas nourrir des illusions sur des chances de bénéfices que peuvent présenter beaucoup de lignes, mais qui ne doivent pas réaliser tout ce qu’on a paru croire. Nous avons dû nous placer dans la réalité des choses, nous avons regardé comme un devoir de dire ce que les chemins de fer sont au vrai, et non pas ce qu’ils sont dans la tête de certaines personnes qui les voient d’après les yeux de l’imagination.

Les chemins de fer sont très-utiles pour le transport des personnes ; dans l’état des choses, ils sont moins utiles, quoiqu’ils soient utiles encore, pour le transport des marchandises. Si on pouvait, sur les chemins de fer, transporter les marchandises lentement, ils auraient d’immenses avantages, même sous ce rapport ; mais,