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MACHINES À VAPEUR

de ce cylindre un piston mobile qui en ferme bien exactement l’ouverture. L’atmosphère pèsera de tout son poids sur la face supérieure de ce piston ; elle le poussera du haut en bas. Si la soupape est ouverte, la portion d’atmosphère dont la capacité se remplira, tendra au contraire par sa réaction, à faire remonter le piston. Cette seconde force sera égale à la première, parce que, dans un gaz comme dans un fluide, la pression en chaque point est la même dans tous les sens. Le piston, sollicité ainsi par deux forces opposées qui se font équilibre, descendra toutefois, mais seulement en vertu de son propre poids. Il suffira donc d’un effort un tant soit peu supérieur à ce même poids, pour faire monter le piston jusqu’au haut du cylindre et pour l’y maintenir.

Supposons qu’en effet le piston soit amené ainsi à l’extrémité supérieure de sa course, comme la figure 5 (page 26) le représente, et cherchons à le faire descendre avec force. Un moyen bien efficace consisterait à fermer la soupape , et ensuite, si cela était possible, a anéantir tout à coup et complètement dans le corps de pompe la portion d’atmosphère qui remplit la capacité . Alors le piston ne recevrait plus d’action que de l’atmosphère extérieure dont il est chargé. Cette action s’exercerait sur sa surface

    regarder comme une singularité que l’Académie des Sciences de Paris n’ait point nommé Papin l’un de ses associés, quand on songe que dès 1690 il avait publié un Mémoire dans lequel se trouve, comme on le verra tout à l’heure, la description la plus méthodique et la plus claire de la machine à feu connue aujourd’hui sous le nom de machine atmosphérique, et même celle des bateaux à vapeur. L’homme de génie est toujours méconnu quand il devance trop son siècle, dans quelque genre que ce soit.