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LES CHEMINS DE FER.

pas discuté» devant la Chambre si M. le ministre du commerce, dans son discours de l’autre jour, ne m’eût présenté comme l’adversaire des ingénieurs des ponts et chaussées. Eh ! mon Dieu, M. le ministre, les ingénieurs des ponts et chaussées sont vos subordonnés ; ils vous sont attachés par des liens respectables ; mais je leur suis attaché, moi, par des liens d’une autre nature et tout aussi précieux ils sont presque tous mes élèves. Ce n’est pas moi qui critiquerai les ingénieurs des ponts et chaussées ; ils ont été les plus habiles parmi les habiles de l’École polytechnique.

Ce dont je me plains, c’est que, par des circonstances indépendantes d’eux et par un manque de bonne organisation dans le corps des ponts et chaussées, ils ne fassent pas tout ce qu’on peut attendre, je ne dirai pas de leur zèle et de leur honneur, mais de leur science, d’une science laborieusement acquise. Ce que je voudrais, c’est que les ingénieurs des ponts et chaussées, attachés a des compagnies, pussent se créer de grandes positions comme celles qu’ont acquises, en Angleterre, certains ingénieurs que M. Legrand connaît bien comme celles de Brindley, de Smeaton, de Rennie, de Telfort.

Que devient un ingénieur chez nous ? Quand il a fait un travail, il est amorti, non avec intention de la part de l’administration, mais en résultat. On le fait venir à Paris, et il fait des rapports.

M. Legrand. Il faut bien que les rapports soient faits par des hommes habiles.

M. Arago. Moi, j’aime mieux que l’ingénieur habile fasse des ponts ou des canaux ; j’aime mieux qu’au lieu