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LES CHEMINS DE FER.

de plaques de fier de 30 centimètres de long, et ne laissant guère entre elles qu’un centimètre d’intervalle. On donne ainsi du poids à la soupape sans anéantir sa flexibilité. Le cuir est attaché intimement, hermétiquement, par l’un de ses bords, à l’un des deux côtés de la fente. L’autre bord reste libre, mobile, et lorsque la soupape est fermée, il repose simplement sur la seconde lèvre de la fente, recouverte d’avance, dans toute sa longueur, d’une composition de cire et de suif. Quand la soupape s’entr’ouvre, la bordure en cuir fixée, adhérente au tuyau, se fléchit et fait ainsi l’office d’une véritable charnière.

On concevra avec assez d’exactitude la manière dont est disposée et fonctionne la lanière soupape de M. Samuda, en étendant sur une table un long ruban de drap, en lui faisant subir une tension modérée et en le collant ensuite il la table par l’un de ses bords. Le doigt, en se promenant entre le drap et la table le long du bord libre du ruban, produit une inflexion locale, un soulèvement du drap partout oa il se transporte. À quelque distance de là le soulèvement n’a pas lieu, ou du moins il est insensible.

La soupape de M. Samuda ne se soulève jamais jusqu’à devenir verticale. Elle ne dépasse pas dans ses mouvements l’inclinaison de 45°. L’ouverture est alors suffisante pour donner passage à la tige motrice, à la tige large et fortement infléchie qui unit le piston à la voiture directrice.

Cette tige, chacun en a déjà compris la nécessité, est quelque peu en arrière de la première face du piston, afin que jamais l’air ne puisse pénétrer librement dans la portion du tube que ce piston va parcourir. En réalité, le soulèvement de la soupape ne s’opère même pas directe-