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TÉLÉGRAPHES ÉLECTRIQUES

extrêmement intenses qui existent souvent dans l’atmosphère.

Voici un autre défaut d’une gravité incontestable, et qui montrera aussi que dans la pratique ce procédé tant préconisé ne saurait être adopté.

Le vent éteindra une ou plusieurs des flammes, et cela arrivera très-souvent. Est-ce que le stationnaire, l’employé du télégraphe le saura ? Nullement ; il faudra que son correspondant l’avertisse de l’inutilité de ses gestes, il faudra qu’une dépêche du télégraphe voisin lui dise : Vous agitez en l’air des lanternes éteintes.

L’avertissement une fois reçu, voilà le pauvre employé, obligé par le verglas, par le plus mauvais temps par des ouragans, de passer sur le toit de sa tour, de grimper les marches de longues échelles verticales (vous devez imaginer dans quel état elles seront), et d’aller ainsi attacher de nouvelles lampes à l’extrémité des grands bras de la mécanique.

En vérité, ce qu’on nous donne pour une invention ne peut, sous aucun rapport, supporter un examen sérieux.

Veut-on absolument des télégraphes de nuit ? Les communications de jour sont-elles devenues insuffisantes ? Eh bien, un télégraphe de nuit existe ; c’est une solution du problème, examinée, étudiée, appréciée par les juges les plus compétents.

En arrivant à Paris, l’inventeur du système auquel je fais allusion n’a rien demandé au gouvernement, il s’est contenté, la chose est rare, Messieurs, il s’est contenté de la satisfaction d’être utile. Je ne pense pas qu’il en soit ainsi de la personne à qui on attribue l’invention de