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ET TÉLÉGRAPHES DE NUIT.

d’essayer, à l’aide d’un fil enroulé sur un cercle, si ce rapport était celui que le calcul avait donné. Tout esprit éclairé se serait refusé à une pareille épreuve ; la géométrie a des privilèges qu’aucune expérience au monde ne saurait infirmer.

II

[Le 29 avril 1845 à propos du vote du budget par la Chambre des députés, M. Arago a été conduit à faire une histoire succincte de l’invention des télégraphes électriques. Il s’agissait d’une somme de 240,000 francs proposée pour essayer ces télégraphes. Nous extrayons du Moniteur la discussion qui s’engagea à cette occasion.]

M. le ministre de l’intérieur. Je demande à la chambre un changement dans la répartition même du crédit sur les 240,000 fr., 165,000 seulement ont été dépensés en 1844, et doivent être imputés sur 1844. 11 reste une somme de 75,000 fr. pour les dépenses imputables sur 1845, et qui par couséquent devra figurer sous le crédit de 1845.

Je voudrais donc demander à la Chambre de retirer 75,000 fr. sur 1844, sauf à les reporter sur les crédits extraordinaires pour 1845. (Oui ! oui ! oui ! cela ne fait pas de difficulté.)

M. de Beaumont (de la Somme). Il serait bon, avant de voter le crédit, que M. le ministre de l’intérieur voulût bien donner à la Chambre quelques renseignements sur les résultats obtenus dans l’établissement des télégraphes électriques.

M. le Président. La parole est à M. Arago. (Mouvement.)

M. Arago. Je demanderai à la Chambre si elle désire que je me borne à une simple affirmation. J’annoncerai que les résultats des expériences de la commission nommée par M. le ministre de l’intérieur pour faire l’essai en grand de la télégraphie électrique, sont très-favorables, et que dimanche prochain nous établirons, sans aucun doute, une communication électrique régulière entre Paris et Rouen. Si c’est cette seule affirmation que la Chambre réclame… (Non ! non ! — Parlez ! parlez !)