Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/509

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
501
CHAUX ET MORTIERS HYDRAULIQUES

compte de la cause réelle de ses singulières propriétés. La découverte de cette cause appartient, ce nous semble, incontestablement à M. Vicat. Nous trouvons, en effet, qu’après avoir indiqué la proportion d’argile cuite qui rend une chaux hydraulique, l’habile expérimentateur publiait, en 1817, cette remarque catégorique :

« Lorsque l’on force cette dose (la dose d’argile) jusqu’à 33 ou 40 p. 0/0, on obtient une chaux qui ne s’éteint pas ; mais elle se pulvérise facilement et donne, quand on la détrempe, une pâte qui prend corps sous l’eau très-promptement. »

La proportion d’argile précitée est justement celle de la matière qui sortait des fours de MM. Parker et Wyatts. M. Vicat fit donc de toutes pièces, dès 1817, non-seulement de la chaux hydraulique, mais encore du ciment romain.

La mission de vos commissaires ne comporterait pas la citation de faits purement scientifiques ; aussi s’empressent-ils de remarquer que la découverte de notre ingénieur sur les ciments est entrée largement dans le domaine des applications. Ici, comme à l’occasion des chaux hydrauliques, ainsi qu’on le verra tout à l’heure, la géologie, éclairée par M. Vicat sur l’importance industrielle des calcaires fortement argileux, a tourné de ce côté ses utiles investigations, et les constructeurs français, naguère tributaires de l’Angleterre, connaissent aujourd’hui une multitude de localités où ils peuvent préparer du ciment romain. M. Vicat, pour son compte, en a signalé plus de 400. Cette nouvelle industrie est exploitée avec avantage dans beaucoup de nos départements.