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MACHINES À VAPEUR.

brevets qu’il obtint pendant sa longue et glorieuse carrière. La lecture de ces titres montrerait nettement l’objet des améliorations importantes que cet illustre mécanicien introduisit successivement dans les machines de ses prédécesseurs ; elle détromperait, d’autre part, ceux qui croient, sans aucun fondement, que la machine à feu


    de la machine à vapeur. Plusieurs années s’écoulèrent cependant avant que Watt pût les soumettre à une épreuve décisive. En 1704, il quitta l’Université après s’être marié, et exerça quelque temps l’état de géomètre-arpenteur. Sa première machine améliorée ne fut exécutée qu’en 1768, mais sur d’assez grandes dimensions, car le corps do pompe avait 18 pouces anglais (0m46) de diamètre. Le docteur Roëhuck qui, par ses avances pécuniaires, avait fourni a Watt les moyens d’achever ce travail, fit établir la nouvelle machine à Kinnel, sur le puits d’une mine de charbon de terre appartenant au duc d’Hamilton tous ces noms m’ont paru devoir être conservés Us sont devenus historiques. Dans cette même année 1768, Watt demanda sa première patente ; il ne l’obtint toutefois qu’en 1769. Enfin, Mathew Boulton de Birmingham devint son associé en 1773, après la retraite volontaire du docteur Roebuck. La fortune de ce fabricant, l’étendue et l’activité de son esprit, les relations personnelles qu’il avait contractées avec une multitude d’individus appartenant à toutes les classes de la société, donnèrent à l’entreprise la plus vive impulsion. Le privilège concède par la patente allait cependant expirer avant que la nouvelle fabrique de Soho eût donné des profits assures. Boulton s’adresse à l’autorité, sollicite la coopération de ses nombreux amis, intéresse à ses projets la cour et la ville, et obtient du parlement, par ses nombreuses et judicieuses démarches, la prolongation du privilège primitif jusqu’à l’année 1800. À partir de cette époque (1775), l’association do Watt et Uoulton prospéra au plus haut degré. La colline stérile de Sobo, près de Birmingham, où l’œil du voyageur apercevait à peine la hutte d’un garde-chasse, se couvrit do beaux jardins, de somptueuses habitations et d’ateliers qui, soit par leur étendue, soit par l’importance et la perfection des ouvrages qu’on y exécutait, devinrent en peu de temps les premiers de l’Europe. Les découvertes de Watt étaient d’une application trop immédiate, trop populaire, pour que des titres académiques pussent rien ajouter à la renommée de ce grand mécanicien. Disons toutefois que les principales sociétés