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CHAUX ET MORTIERS HYDRAULIQUES

propriétés. Chaptal crut avoir résolu le problème en calcinant très-fortement certains schistes, ou quelques, argiles ocreuses. Mais en supposant les propriétés du trass et de la pouzzolane reproduites ainsi, la difficulté n’aurait été que reculée : les schistes essayes par Chaptal ne sont pas communs en France ; il y avait d’ailleurs dans l’opération recommandée, même en employant l’argile ocreuse, une circonstance, la très-haute température, qui devait inévitablement faire manquer le but.

M. Vicat reprit la question dans ses éléments. Voici la solution qu’il trouva :

On peut obtenir des pouzzolanes artificielles, supérieures, ou tout au moins égales aux meilleures pouzzolanes d’Italie, par une modification particulière de l’argile la plus pure possible. Cette modification s’obtient en calcinant légèrement l’argile ; en se bornant à lui enlever son eau de combinaison ; en ne portant sa température qu’entre 600 et 700 degrés centigrades.

L’esprit se repose avec satisfaction sur les solutions des problèmes industriels, quand elles ont cette admirable simplicité. D’autre part, on reste émerveillé en voyant une opération tellement facile que les ouvriers l’appellent un tour de main, doter un royaume, disons mieux, le monde entier, d’une matière éminemment utile et qui semblait devoir rester la propriété privilégiée de quelques coins de terre, jadis le siége d’éruptions volcaniques.

Nous croirions manquer à un devoir si, après avoir cité les découvertes capitales de M. Vicat touchant la question si délicate des pouzzolanes, nous ne disions pas