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du gouvernement. Non ; nous sommes en opposition avec les idées du gouvernement, avec les idées qui ont été énoncées dans l’exposé des motifs, mais non pas avec le projet car il n’y a pas de projet. car on n’en a jamais produit devant la commission d’enquête.

M. le ministre m’a accusé de n’avoir pas étudié avec assez de soin les pièces qui avaient été produites devant cette commission.

Mon Dieu ! mes études, à moi, n’ont pas été compliquées ; j’ai vu des ingénieurs qui s’exprimaient avec beaucoup d’élégance et de facilité quant à des projets, il n’y en avait pas. Il n’y en avait pas, et cela par une bonne raison, c’est qu’il n’y en a pas encore aujourd’hui.

M. le ministre pourrait-il nous dire dans quelle position il voudrait mettre l’écluse ? Je ne l’ai jamais su.

M. le ministre des travaux publics. Les projets sont dans les mains de M. le rapporteur.

M. d’Angeville, rapporteur. Nous avons ici entre les mains un avant-projet.

M. Arago. Un avant-projet ! mais un projet étudié, je n’en ai jamais vu : je n’ai même jamais vu d’avant-projet qui méritât ce nom.

On nous a dit qu’on voulait établir une écluse. Où ? On ne savait pas. On nous a dit qu’on voulait la faire descendre jusqu’au pont des Arts, ce qui amènerait un changement dans la forme du pont, ce qui entraînerait des manœuvres très-difficiles. Il a fallu abandonner cette idée.

Je ne suis pas opposé au projet du gouvernement je ne puis pas être opposé à une chose qui n’existe pas, que je ne connais pas : je suis opposé aux idées que le gouvernement a émises dans des termes très-vagues.