Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/568

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
560
NAVIGATION

La turbine donne des effets tels que, au lieu de fournir 9 litres 3/4, elle donnera 88 et 90 litres, en même temps que pour son établissement elle coûte infiniment moins que toute autre machine, quelle qu’elle soit.

Je n’ai jamais osé prononcer ces chiffres, parce qu’on riait. C’était incroyable.

M. Arago, il y a dix ans déjà, a apprécié cette invention à sa juste valeur et, loin d’avoir exagéré les résultats de ce moteur, il avait annoncé beaucoup moins que la machine ne produit.

[Il est question dans le discours placé ci-dessus de divers appareils hydrauliques dont M. Arago a conseillé l’emploi pour améliorer le cours de la Seine et pour tirer le meilleur parti possible des eaux de ce fleuve. On a réuni ici tout ce qu’il a laissé sur ces divers sujets, savoir turbine de M. Fourneyron, barrages mobiles à aiguilles, barrage articulé, barrage mobile de M. Thénard.]

II
TURBINE DE M. FOURNEYRON[1]

La ville de Paris est alimentée, en eau de Seine, par des machines à vapeur établies à Chaillot, au Gros-Caillou, au quai des Ormes, à la Râpée, et par une roue hydraulique à palettes située sous une des arches du pont Notre-Dame. Cette dernière machine, quoiqu’elle soit en très-mauvais état, entre dans le produit total d’environ 430 pouces d’eau de rivière, que la ville distribue, pour 70 à 80 pouces de fontainiers, élevés à 26 mètres. Il me parut évident que, sans changer en aucune manière les conditions de la navigation actuelle de la Seine, le produit de la force dépensée au pont Notre-Dame pourrait être considérablement augmente,

  1. Note écrite en 1837 et insérée en partie dans les Comptes-rendus de l’Académie des sciences, t. IV.