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sées par M. Fourneyron étaient destinées à fermer les arches du Pont-Neuf à Paris, afin de former une chute do la Seine, qui procurerait, sur ce point, une grande force susceptible d’élever, au moyen de turbines, un volume d’eau considérable à distribuer dans tous les quartiers de la ville.

Tout le monde a remarqué que sous l’arche d’un pont il se forme toujours une espèce de chute provenant du rétrécissement du lit de la rivière. Eh bien, qu’on suppose une grande porte cochère s’ouvrant d’amont en aval le courant de l’eau tendra constamment à la pousser et à appliquer les deux battants contre chacune des piles de l’arche du pont. La difficulté est donc de tenir cette porte fermée.

M. Fourneyron a imaginé de faire articuler les deux battants, dans toute la longueur du bord libre, avec une cloison verticale composée elle-même de deux pièces articulées entre elles, et dont l’autre extrémité dirigée à l’aval se rend obliquement à la pile, et s’y fixe par une nouvelle articulation. Il y a ainsi derrière chaque battant un prisme creux triangulaire dont la face d’amont est constituée par le battant de la porte, la face d’aval par la cloison articulée, la face latérale par la pile du pont.

Si ce prisme était vide, ou si seulement l’eau y était au même niveau qu’en amont des battants, ceux-ci céderaient au courant en repliant la cloison contre le mur. Pour remplir ce prisme et y établir le niveau de l’eau au-dessus du niveau de l’amont du battant, on pratique dans la pile un canal latéral qui prend l’eau à l’entrée de