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à la nappe immédiatement inférieure ou supérieure, le passage d’un échelon liquide à l’échelon voisin, se ferait commodément par l’intermédiaire d’écluses à sas.

Les barrages partiels, ceux qui au lieu de s’étendre d’une rive à l’autre de la rivière n’embrasseraient qu’une partie de sa largeur, occasionneraient aussi, en amont, un exhaussement du niveau des eaux ; mais l’effet serait moins considérable que sous l’action des barrages complets.

Rendre les rivières navigables en tout temps même à l’époque des grandes sécheresses, serait une chose assurément très-utile mais il est bon de songer à la saison des crues ; il faut se rappeler que l’effet inévitable des barrages permanents, complets ou partiels, est de rendre les débordements plus fréquents et plus désastreux. Sous ce rapport, les piles de ponts elles-mêmes sont quelquefois fort nuisibles.

Voilà, en peu de mots, ce qui a conduit à l’idée des barrages susceptibles d’être facilement enlevés ou plongés au fond des eaux, les barrages appelés mobiles, destinés à rester en place pendant la sécheresse, et à disparaître au moment des crues.

Le système de barrage que M. l’ingénieur en chef Thénard a soumis à l’approbation de l’Académie, appartient à la catégorie des barrages mobiles. Il a été déjà appliqué sur un des afflucnts de la Dordogne sur une rivière, l’Isle, dont le débit est de dix mètres cubes seulement par seconde, à l’étiage ; de 85 mètres en eaux moyennes ; de 242 mètres, quand elle coule à pleins bords de 500 à 600 mètres dans les plus fortes crues.