Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/590

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
582
NAVIGATION

d’un pont de service qui couronne les sommités des portes d’amont. Au besoin, il s’aide d’un petit treuil mobile. Du haut de son pont léger, il s’assure que les jambes-deforce des portes d’aval sont convenablement placées, qu’elles arcs-boutent par leurs extrémités inférieures, dans les repères du radier.

Ceci fait, le moment est venu d’abattre les portes d’amont elles ne devaient, en effet, servir qu’à rendre la manœuvre des portes d’aval exécutable, qu’à permettre à un seul homme de les soulever.

Le gardien introduit l’eau par de petites ventelles, entre les deux séries de portes. Elle s’y trouve bientôt aussi élevée qu’en amont. Or, dans le liquide devenu à peu près stagnant, il doit suffire d’un effort médiocre pour faire tourner les portes d’amont autour de leurs charnières horizontales immergées pour les précipiter d’aval en amont, de telle sorte qu’elles aillent frapper le fond du radier et s’y loqueter. Les chaînes de retenue dont nous avons parlé contribuent, pour beaucoup, à faciliter ce mouvement.

On a pu légitimement se préoccuper des dangers que le gardien de l’écluse courrait, en allant et venant le long d’un pont de service reposant sur une série de portes qui, dans un certain moment, ne sont retenues, du côté d’amont, que par un courant d’eau d’une très-faible vitesse. Hâtons-nous donc de dire, qu’à mesure qu’une porte d’aval est soulevée et arc-boutée à l’aide de sa jambe-de-force, M. Thénard la fait lier par un long crochet à la porte correspondante d’amont, ce qui donne au système toute la stabilité désirable.