Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/593

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rience ne fait donc pas connaître ce que la manœuvre complète destinée à relever le barrage peut exiger de temps, lorsque l’éclusier agit sut tes portes d’aval avec un petit treuil, transporté successivement en divers points du pont de service. Les documents remis à la commission par M. Thénard, nous permettront de combler cette lacune.

Le 9 juillet 1843, MM. Mesnager, Thénard, Spinasse, Silvestre et Vergne, tous ingénieurs des ponts et chaussées, constatèrent, au barrage mobile du Moulin-Neuf, sur la rivière l’Isle, que les sept portes d’aval, de 1m.7 de haut et de 1m.2 de large, étaient abattues en une demi-minute que le relèvement des sept portes d’amont n’exigeait pas plus de temps ; qu’un homme armé du petit treuil portatif et placé sur le pont de service, employait 11 minutes à relever les sept portes d’aval et à établir les arcs-boutants ; que le même homme, enfin, recouchait et loquetait les sept portes d’amont en 8 minutes.

Il nous serait facile de trouver dans d’autres procès-verbaux, des exemples de manœuvres encore plus rapides.

L’Académie aura sans doute remarqué que les parties les plus délicates, dans le barrage mobile de M. Thénard, que les charnières des portes, les loquets à ressorts, les crémaillères glissantes, situées soit en amont, soit en aval, fonctionnent au fond de l’eau. On peut donc craindre que ces organes essentiels du nouveau barrage ne se couvrent de vase, de gravier ; que souvent ils n’agissent difficilement, que même, dans certaines circonstances, on ne réussisse pas à faire glisser les crémaillères destinées à déloqueter les portes d’amont, et a pousser hors de leurs