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sommes aussi considérables, lorsqu’on votait tant de millions pour Marseille, pour Bordeaux, pour le Havre, de s’occuper un peu de Rouen et do cette population maritime qui nous échappera, et de l’amélioration de notre cabotage, dont la perte frappera au coeur notre inscription maritime.

Je termine par ce peu de mots : Si le gouvernement ne s’occupe pas d’améliorer la navigation de la basse Seine, ce qui n’est ni au-dessus des forces du pays, ni au-dessus des forces de l’art, notre cabotage, je le répète, sera perdu, l’inscription maritime diminuera dans une telle proportion que l’on n’y trouvera même plus un personnel suffisant pour armer nos navires à vapeur ; et dans peu de temps, si on n’y prend garde, ces magnifiques quais de Rouen, que tout le monde admire, seront des prairies. Napoléon disait : « Paris, Rouen, le Havre sont trois quartiers d’une grande ville, dont la Seine est la grande rue. » Cette grande rue mérite d’être prise en très-grande considération ; il faut l’améliorer, il faut l’entretenir dans l’intérêt de la navigation et du cabotage. Il me semble que la justice doit être facile, lorsqu’elle s’allie si bien avec les intérêts d’une grande ville, d’une ville qui s’appelle Rouen, et avec les intérêts du pays. (Très-bien ! très-bien !)

[Après une réponse de M. le ministre des travaux publics, M. Arago a ajouté les explications suivantes :]

Je demande la permission à la Chambre de faire quelques observations de ma place.

M. le ministre des travaux publics s’est mépris (je m’étais sans doute mal expliqué à la tribune) lorsqu’il a