sait pas donner une explication satisfaisante, complète, du phénomène dont j’ai eu l’honneur d’entretenir la Chambre.
Mais la science recueille les faits et les discute ; elle examine ce qui peut modifier, augmenter ou diminuer la barre. Or, il est évident qu’elfe n’est dangereuse que là où il y a peu de profondeur d’eau.
Il y a un fait certain qui résultera dés digues longitudinales : c’est l’approfondissement du chenal ; par conséquent, la barre y perdra sa hauteur.
Qu’a-t-il pu se passer dans la Garonne depuis 1780 ? Un rétrécissement de la rivière. Je ne vois pas d’autres modification possible, d’autre modification acceptable que celle-là. Eh bien, cette modification a changé complètement l’état de la rivière, relativement au mascaret.
On citait tout à l’heure Brémontier, un homme de mérite, un observateur fidèle, exact, qui ne se laissait pas aller à son imagination. Il a été1 chargé de surveiller la navigation de la Garonne très-longtemps, et voici ce qu’il rapporte dans un ouvrage que j’ai consulté encore ce matin.
Brémontier dit, dans cet ouvrage de 1829, que, trente ans auparavant, le mascaret remontait beaucoup au-dessus de Bordeaux, jusqu’à Langon, et qu’il faisait tant de bruit en remontant, qu’on l’entendait à une lieue de distance. Maintenant, on ne l’entend plus : il a même complétement disparu. Il ne reste plus de traces de ce phénomène redoutable,
Quelle peut en être la cause ? Voyons, cherchons par la pensée des modifications qui ont pu amener ce ré-