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de la mer dans les points ou l’on se propose de travailler. Cette profondeur, pour peu qu’on s’écarte de la direction tracée par M. Poirel, devient très-grande, et l’on se trouve tout à fait en dehors du cadre des travaux exécutés jusqu’ici.

Dans le projet Poirel, la profondeur de l’eau, au musoir, serait de 20 mètres ; le long de la jetée de 15 à 17. C’est déjà énorme, et si M. Poirel n’avait pas employé des procédés de fondation par blocs en béton extrêmement ingénieux, de son invention, et pour lesquels l’Académie des sciences, sur un rapport de M. Coriolis, lui a rendu pleine justice, il n’aurait pas réussi.

Dans le projet Bernard, vous avez des profondeurs de 20, de 23 et probablement de 30 mètres. Le projet de M. Raffeneau vous offrira, dans la longueur de la jetée, 22, 27 et 33 mètres. Vous voilà dans l’inconnu vous allez désormais tenter des aventures.

11 y a une considération dont la chambre ne fait jamais abstraction, c’est celle de la dépense. M. Bernard, au mérite duquel tout le monde rend hommage, a bien senti que, si l’on voulait faire sa jetée économiquement, on serait obligé d’employer des pierres de petit échantillon. Ce noyau, on le revêtirait ensuite de gros blocs, d’après le procédé de M. Poirel. Mais ne serait-il pas possible qu’avant l’opération du revêtement, le noyau fût enlevé, et toutes les pierres dispersées dans le port et dans la rade ? (Dénégations au banc des ministres.) Les dénégations qui m’arrivent du banc des ministres m’imposent le devoir de montrer que mes préoccupations ne sont pas sans fondement.